À l’occasion de la sortie en salle du film d’animation Léo de Jim Capobancio, consacré aux dernières années de vie de Léonard de Vinci à Amboise, le Clos Lucé, dernière demeure de Léonard et partenaire du film, expose une grande partie de ses décors comme le château, sa chambre ainsi que les autres personnages qui ont servi à la fabrication du film : François I, Louise de Savoie, Marguerite de Navarre…
L’exposition plonge le visiteur au cœur des coulisses de la création d’un film d’animation en stop motion. Du premier dessin à la diffusion du film sur grand, elle met en lumière les talents du studio d’animation Foliascope qui ont œuvré à sa fabrication : des storyboardeurs en passant par les décorateurs et accessoiristes ou encore les monteurs, animateurs et bien d’autres encore. Un travail titanesque lorsque l’on sait que seules 4 secondes d’images du film sont produites par jour. Les métiers, les techniques et l’environnement de ce film rappellent l’effervescence d’une bottega de la Renaissance et nous rapprochent un peu plus de l’esprit Léonard. Reproductions géantes des images du film, maquettes, contenus multimédia, photos et vidéos du making of jalonnent ce parcours immersif. Après une introduction du film Léo, l’exposition dévoile les processus créatifs et les procédés techniques du film au travers de différentes sections, chacune dédiée aux phases de réalisation du film. Pour chaque étape du parcours, des explications sur les métiers impliqués sont apportées.
La conception du film, de l’imagination à l’image.
Cette section présente le processus créatif à l’origine du récit et des personnages. Elle explique ce qui a poussé Jim Capobianco à se plonger dans l’histoire de la Renaissance et dans la vie de Léonard de Vinci. Elle illustre notamment les phases préparatoires et les recherches nécessaires à la représentation du personnage principal du film, Léonard : les recherches graphiques (présentation des esquisses originales de Jim Capobianco) mais aussi les réflexions sur la manière d’aborder et de représenter le caractère de Léonard, l’intimité du grand homme, d’explorer son esprit curieux et d’appréhender son époque à travers ses yeux. Une immersion qui promet de faire revivre l’histoire et d’enrichir la compréhension de l’héritage laissé par Léonard de Vinci.
La création d’un film commence par la concrétisation de l’idée, en dessinant les personnages et en écrivant une courte présentation exprimant l’intention créative. Une fois les personnages définis, il faut les situer et les faire évoluer dans un univers singulier. La présentation du moodboard du film permet de comprendre ce moment essentiel de la recherche d’ambiances et des études de paysages qui deviendront les décors du film. Le moodboard fixe les inspirations et les références stylistiques du projet et donne un premier aperçu du style qui sera développé dans l’animation. L’étape suivante consiste à raconter l’histoire en passant du dessin isolé au storyboard, puis du storyboard à l’animatique. Le storyboard est un assemblage d’illustrations utilisées pour visualiser les plans et le séquençage du film. L’animatique est une version animée du storyboard qui intègre la notion temporelle. C’est une sorte de version rudimentaire de l’œuvre définitive qui sert de support pour toutes les étapes suivantes de la réalisation.
Le développement, de l’image au volume.
Cette section présente l’étape du développement au cours de laquelle les dessins prennent forme et s’incarnent dans la matière. Chaque élément, des décors aux marionnettes en passant par les accessoires, est minutieusement conçu pour donner vie à un monde miniature. Au cours de cette phase, l’objectif est de planifier soigneusement tous les détails afin de faciliter la production et le tournage. L’exposition donne à voir les maquettes des décors réalisés pour le film : le château du Clos Lucé, la chambre de Léonard, son atelier… Elle présente également, par la reconstitution des postes de travail, les différentes étapes de la création des marionnettes des personnages principaux (Léonard, François Ier, Marguerite de Navarre, Louise de Savoie). Des vidéos explicatives de la création des marionnettes, la réalisation des costumes, accessoires et décors dont une montrant la fabrication du Clos Lucé, viennent appuyer cette section.
L’animation, donner vie à l’inerte.
L’animation en volume, également connue sous le nom de stop motion, est une technique qui permet de donner vie aux marionnettes et aux objets. Elle implique de capturer une série d’images en déplaçant légèrement les objets entre chaque prise de vue. Lorsque ces images sont ensuite projetées à une cadence normale, les objets semblent prendre vie, créant l’illusion du mouvement. Le tournage en stop motion est une étape cruciale, où chaque détail compte. Une préparation minutieuse est indispensable pour assurer le bon déroulement du projet. L’exposition montre le calendrier de tournage, illustrant la façon dont chaque séquence a été soigneusement planifiée, du positionnement des marionnettes et des accessoires à l’éclairage. Un plateau de tournage prend également place au cœur des salles d’exposition avec, en son centre, le décor de la dernière scène du film, accompagné de tous ses accessoires et son matériel. Le rôle essentiel du métier d’animateur est mis en avant. Une vidéo projetée montre un aperçu des coulisses de cette technique artistique consistant à déplacer légèrement chaque élément à chaque prise de vue pour créer l’illusion du mouvement à l’écran.
La création en 2D.
Le film Léo se distingue par sa combinaison de techniques d’animation, incluant à la fois le stop motion et la création 2D. La technique de création 2D est une méthode d’animation par laquelle des images sont produites en deux dimensions à l’aide de dessins et de graphiques. Ces images sont ensuite agencées en séquence pour créer l’illusion du mouvement. Contrairement au stop motion, qui utilise des objets physiques, la création 2D est composée de dessins réalisés sur ordinateur. Cette technique a été choisie par les réalisateurs de Léo en raison de sa grande souplesse artistique et pour dialoguer avec l’esthétique de Léonard. Les phases de composition, conception et coloration sont illustrées à travers des dessins créés par les artistes du studio Foliascope. Des vidéos expliquent plus en détails cette technique artistique. Cette section inclut une référence à Léonard de Vinci, considéré comme le père du dessin animé, avec une illustration de son étude sur le vol des oiseaux. Dans ses codex, Léonard décompose des oiseaux en plein vol en une multitude de mouvements, chacun faisant l’objet d’un dessin
La phase sonore.
La dernière section est consacrée à l’importance de la musique et de l’ambiance sonore dans un film d’animation. Celles-ci accompagnent l’action à l’écran pour créer un ensemble cohérent comprenant les dialogues, la musique et les bruitages. Au sein de l’exposition, les visiteurs découvrent l’art de synchroniser les voix et le travail des comédiens pour incarner les personnages. Des extraits audio et vidéo du doublage de Juliette Armanet (Marguerite de Navarre), André Dussolier (Léonard de Vinci) et Marion Cotillard (Louise de Savoie) sont exceptionnellement dévoilés. Un dispositif multimédia montre le processus de bruitage. Les visiteurs peuvent observer des bruiteurs au travail et entendre des enregistrements sonores bruts avant de découvrir la version finale du son intégré à la scène. Cette section présente enfin la bande originale du film, créée par le compositeur américain Alex Mandel, qui incorpore des accords issus de la tradition musicale de la Renaissance pour établir un lien avec l’époque de Léonard de Vinci. Le parcours de l’exposition se clôt avec la vidéo du making of du film ainsi qu’avec une projection des premières minutes du film qui se déroule en haut palais du Belvédère, le lieu de résidence de Léonard de Vinci pendant ses années romaines. La maquette du Belvédère avec le miroir d’observations placée devant les visiteurs pour une parfaite mise en parallèle des objets et de leur représentation à l’écran.
Léo, les coulisses du film d’animation
Exposition au Château du Clos Lucé
Parc Leonardo Da Vinci
Jusqu’au 12 Mai 2024
www.vinci-closluce.com
